nom : Un nom qui dit vaguement quelque chose aux amateurs de rock anglais des années 70, Cartwright. Le nom de ton père qui, auparavant, a été le nom d’un groupe de rock originel de Londres. Un groupe qui n’a jamais su dépasser la région. Cartwright, maintenant, à défaut d’être un nom hurlé par les foules amatrices de musique, c’est un nom que tu portes sur ta blouse blanche. prénom(s) : Reflet de tes origines, de la croyance de tes parents et du profond respect de la famille qu’il y avait chez les Cartwright, tu as été appelé Aidan. Le prénom de ton grand-père maternel, encore assez fréquent en Angleterre, à défaut de ton deuxième prénom qui, lui, a la malchance d’être extrêmement original. Peut-être même trop original pour le pauvre jeune homme que tu es : Aelhaearn. Est-ce utile de préciser que jamais, ô grand jamais, tu ne dévoiles ce deuxième prénom ? Et la majeure raison pour laquelle tu tais ce prénom pourtant si cher au cœur de tes parents c’est pour la simple et bonne raison que toi-même tu ne sais pas le prononcer alors les autres… date de naissance et âge : La barre des trente ans dépassée et atteinte avec beaucoup de frayeurs. La barre de la quarantaine qui t’attend pour, certainement, te frapper en plein visage. Il faut dire que tu es arrivé à un stade où tu es aussi proche d’avoir quarante ans qu’à te souvenir de ce que tu as fait pour tes trente ans. Trente-cinq ans, toutes tes dents, des rides et des cheveux blancs prennent place et tu fêteras tes trente-six ans le 15 septembre. lieu de naissance et nationalité : Pas si loin de là où tu vis actuellement, tu es irlandais de nationalité et de naissance sachant que tu es né à Londonderry. Un pur irlandais, ce ne sont pas tes prénoms et ton accent du nord. Arrivé à Londres et plus précisément à Notting Hill à l’âge de quinze ans, ta culture irlandaise ainsi que sa politique, tu n’en as que faire. Tu te considères principalement comme étant anglais et d’ailleurs, un peu plus de dix ans, tu possèdes la double-nationalité anglaise. origines : Un doux mélange complètement et entièrement british, une mère irlandaise et un père irlandais et gallois, tu en possèdes donc les origines. Des origines qui te collent à la peau. statut social : Une vie de famille qui n’a jamais été très aisée. A vrai dire, avant que tu ne finisses de payer ton prêt-étudiant très élevé et que tu montes en échelon dans l’entreprise d’ingénierie et de recherche dirigée par un de tes professeurs d’université. A présent, tu peux enfin le dire, tu gagnes correctement ta vie, si tu ne fais pas partie de la classe aisée, tu fais partie de la haute-moyenne. Un compte en banque qui grossit et, étrangement, des fréquentations qui se multiplient. emploi/études : Si maintenant tu as quelque peu perdu ce statut à cause de la place que tu as pris dans l’entreprise, de base, tu as été embauché pour tes talents en technologie et tes recherches dans le milieu. Tu es un excellent ingénieur et technicien-chimiste qui se fait de plus en plus avoir par le côté administratif (qui ne t’intéresse que très peu) de l'industrie et c’est à peine si tu peux prétendre à mettre un pied dans les laboratoires, à ton plus désespoir. Et aussi, afin d'alléger l’emploi du temps devenu bien trop lourd pour ton patron, depuis deux ans, tu fais des allées à l’université pour prendre son rôle de professeur et s’occuper de ses cours lorsqu’il n’en a plus la force. Bien que bon orateur, tu n’es pas vraiment formé pour être professeur. orientation sexuelle : ien que ton cœur et ton lit soient vides d'une quelconque présence féminine, tu es hétérosexuel, si ce n'est pas demi-sexuelle. Enfin, tant de termes pour définir une seule et même personne. Tu es toi, tout simplement… Et la version simple est que tu n’es pas un grand amateur de l’amour et tout ce qui s’en suit. Après tout, c’est presque un critère chez les scientifiques. statut matrimonial : Les relations, à long terme ou à court terme, ce n’est pas véritablement ta came. A vrai dire, un peu plus, on pourrait presque dire que ça t’est complètement inconnu. Tu en as profité, un peu trop dans ta jeunesse, maintenant, tu t’es (trop) assagi et c’est ainsi qu’à la trentaine bien passée, tu es célibataire, sans aucune conquête d’une nuit.

Aidan, tu es avant tout et surtout catégorisé comme quelqu’un de très sociable, extraverti mais mystérieux malgré tout. Tu es du genre à croquer la vie à pleine dent et cela malgré un boulot prenant pour lequel tu es passionné. Fonceur, limite téméraire et immature dans certaines de tes décisions, même si tu ne fais pas les meilleurs choix, tu ne regrettes jamais tes dires et tes faits, d’autant plus que tu es quelqu’un de très fier. Enthousiaste, ambitieux, énergique : ces qualités qui t’ont permis de t’amener dans un choix de carrière houleux, complexe et surtout cher, cher pour le gamin des quartiers pauvres de Londres que tu étais adolescent et dans le début de ta vie d’adulte. Des galères, tu en as connu mais tu es surtout et avant tout rigoureux, optimiste, tenace, patient et persévérant. Tu n’es pas du genre à perdre espoir, à baisser les bras à la moindre difficulté. Sans oublier que tu es têtu, tu as horreur d’entendre raison. Tu es un adepte du proverbe : « soit j’ai raison, soit vous avez tort ». Tu as un grand sens des responsabilités. Il faut dire que très jeune, tu as dû commencer à t’assumer tout seul, à te montrer suffisamment débrouillard. Véritable tête, tu es intelligent et pragmatique, en tant que scientifique, tu ne peux qu’être comme ça. Du coup, c’est vrai que même si tu as une imagination débordante, tu fais partie de ces gens qui ont besoin de voir les choses pour y croire. Tu n’es pas spécialement spirituel ou même croyant, tu es terre-à-terre. D’ailleurs, il est même possible que face à une personne à la pensée complètement contraire à la tienne, tu te montres sarcastique. Bien sûr, bien que tu sois très souvent sarcastique, ce n’est jamais sous une arrière-pensée méchante. Tu es, à vrai dire, une personne extrêmement aimante, aux petits soins pour son entourage, généreux, compatissant, protecteur et tendre. A tel point qu’il n’est pas rare que tu sois la bonne pâte de tout le monde, celui à qui on demande mille-et-une choses et qui va, malgré tout, finir par répondre aux demandes de tout le monde. Les gens qui se sont servis de ta tendresse, tu en as connu (peut-être même trop) mais tu as toujours pardonner, tu es un adepte du pardon, des secondes chances mais ça ne veut pas dire que tu oublies, tu n’oublies jamais mais tu n’en restes pas pour autant rancunier. A ne pas prendre pour de la naïveté mais tu prends les choses très à cœur, en plus d’être perfectionniste, que ça soit la vie d’un parfait inconnu ou d’un de tes proches. Mais il est vrai que pour les gens qui te sont proches ou que tu aimes, tu te plies en quatre… cent. Ce sont tes valeurs morales et éthiques qui le veulent. Tu n’as pas été élevé de la meilleure des façons, disons-le. Tes parents, ils n’ont pas été les meilleurs parents de cette planète. Sur beaucoup de points, beaucoup diront qu’ils ont été même l’exact opposé. Mais ils t’ont appris avant tout la tolérance, l’humilité, la loyauté, le courage, la modestie, tu as horreur du conflit, surtout ceux qui sont, en vérité, d’une utile minime. Ce qui n’empêche pas ta curiosité à la limité inquisitrice, d’être souvent moralisateur et dans tes plus mauvais jours d’être exécrable, hautain et froid. Tu es ainsi lorsque tu atteins ta limite. Limite que tu atteins difficilement sachant que tu es un homme plein de ressources, sachant se défouler en cas de besoin mais cela est compensé par le fait que tu sois quelqu’un de très, voire trop discret concernant tes sentiments. Là-dessus, même si tu es quelqu’un de sentimental, romantique et émotif, tu n’es pas friand des grandes déclarations, d’ouvrir ton cœur, tu laisses place aux actions pour montrer aux gens que tu les aimes, que tu tiens à eux et qu’ils peuvent compter sur toi. Tu as longtemps souffert d’anxiété et de dépression à cause de ça, en plus de ton passé douloureux que tu ne partages jamais, à personne, ajoutant à ça un vif manque de confiance en toi. Avec ce manque de confiance en toi, tu t’es construit ta zone de confort. Et tu n’aimes pas qu’on t’en sorte, si on le fait, tu te braques, tu te renfermes sur toi-même. Tu veux être aux commandes, tu l’es toujours, vrai control-freak, te concernant et, malheureusement, tu aimerais aussi pouvoir contrôler tes proches, ce qui n’arrive jamais, malgré toi. C’est un aspect de ta personnalité que tu essayes de changer, encore aujourd’hui. Car même si tu es têtu, il y a bel et bien à un moment où tu reconnais tes torts, où tu te remets en question. Ces remises en question, tu y apportes une grande importance. C’est ce qui fait que tu es quelque peu un idéaliste. Véritable idéaliste, tu vois en horreur l’injustice. Tu n’hésites pas à t’exprimer dès que tu constates quelque chose qui te révolte, qui t’énerve, que tu trouves injustifiés. Vivement critiqué pendant des années avant de devenir, par tout hasard, le gars populaire du lycée, tu as dû faire face à des personnes cruelles, méchantes, pleines de préjugés et de méchanceté, ce qui a cultivé ta répartie sans précédent.

prénom ou pseudo : sillylove. comment tu as connu le forum : top-site. ton smiley préféré : la licorne et le doigt d'honneur.       pays de résidence: france. inventé, pré-lien ou scénario : pré-lien de mr. @nevaeh wallace. dernier mot pour la fin : si y'a quelqu'un qui-qui veut un lien avec aidan, y'a tout qui est ouvert mais surtout mon cœur (phrase de beauf!!!! )

Spoiler:

ϟ Si certains détestent, toi, tu adores : conduire. Peu importe le temps, peu importe où tu vas, tu aimes conduire. Ce n’est pas particulièrement pour te vanter de ta belle voiture, non, tu profites juste du trajet, du moment de paix que tu peux avoir. Tu mets la musique à fond, tu chantes à tue-tête. Dès que tu en as l’occasion et que tu as surtout le temps, tu pars loin de Londres et suivant tes responsabilités, tu pars même parfois de l’Angleterre pour aller au Pays de Galles ou en Écosse. Ça te permet de souffler, de découvrir et de prendre du temps rien que pour toi, pour réfléchir.
ϟ A l’instar de ton père, tu sais jouer plusieurs instruments. Quand il était encore là pour assumer son rôle de père de famille, il avait grand plaisir à t’apprendre à jouer de la guitare, du piano et il t’a appris les bases du violon avant de partir comme un malpropre. Aujourd’hui, parce que ça te remémore tous ces souvenirs avec ton père, tu ne joues plus aucun de ces instruments. Pourtant, tu étais plutôt doué et quand il était encore là, avec toi et ta mère, tu prenais un vrai plaisir à jouer, surtout du piano mais tu prétends ne plus savoir comment faire quand on te demande de jouer un morceau. Au fond, tu n’as pas oublié mais la voie de la facilité est plus tentante à utiliser.
ϟ Tu es amateur de plusieurs sport, le premier étant le ski. Que ça soit en Angleterre ou en Écosse, tu as déjà tenté toutes les meilleures pistes. Bien loin de te considérer comme un professionnel en la matière, il est vrai que c’est un sport que tu regrettes ne pas pouvoir plus pratiquer que ça. Gamin, d’ailleurs, ton plus grand rêve était d’être skieur professionnel ou, du moins, être animateur dans une station de ski. En tout cas, pendant les vacances d’hiver, il est impossible pour toi de passer à côté de deux semaines loin de la neige et de tes skis que tu attends toujours de sortir avec impatience.
ϟ Bien que tu sois de nature assez sceptique à ce sujet-ci en tant que scientifique mais tous les matins, lorsque tu lis ton journal, tu as pris l’habitude de lire ton horoscope. Tu n’es pas un grand fan de l’astrologie, tu n’y crois pas, mais allez savoir pourquoi et comment, tu y apportes une once d’importance pour toujours regarder ce que l’on dit sur ton signe. Tu lis ces quelques phrases de supposition et d’hypothèse, peu concrète pour finir par dire : « Que des conneries ! ». Conneries que tu lis…
ϟ Au lycée, tu faisais partie des élèves populaires, sans réellement comprendre pourquoi et comment, sachant que tu étais, certes sportif mais aussi et surtout un intello, le genre à avoir toujours de bonnes notes, à se montrer quelque peu moralisateur avec certains de tes amis. Mais, et tu n’as accepté de l’entendre qu’après de longues années, c’est vrai que tu faisais aussi partie des élèves perturbateurs. Le genre qui faisait rire la galerie, à faire des grosses conneries, tu étais un vrai clown. De plus, ta nature sociable faisait que les gens se confiaient souvent à toi et aimaient être à tes côtés. Mais tes anciens camarades se rappelleront de toi comme étant celui qui n’hésitait pas à snober les professeurs sans jamais se faire prendre.
ϟ Gourmand de nature, tu aimes passer du temps en cuisine et préparer des bons petits plats, bien qu’il ne soit que pour toi. Dans ta cuisine, il y a toute une étagère pour tes livres de cuisine. Livres de cuisine que tu te sens presque obligé d’acheter minimum une fois par mois. Large préférence pour les desserts et autres pâtisseries. Il n’est pas rare que tu fasses un grand gâteau, que tu le ramènes à ton boulot pour en faire profiter tous tes collègues. Collègues qui ne tarissent pas des loges à tes talents de cuisinier.
ϟ Triste ironie, tu adores les chats, tu les trouves magnifique en plus d’être affectueux, seulement, malgré cet amour, tu en es complètement allergique. Impossible pour toi de te retrouver dans une pièce ayant été en contact avec des poils de chat, ça t’est tout bonnement impossible et insupportable. Tu rabats donc tout ton amour pour les chiens. Cela même si tu n’as aucun animal chez toi. Non pas que l’envie te manque mais c’est bien ton temps qui te fait défaut, et aussi ce besoin constant de conduire pour aller ailleurs. Non, tu ne ferais pas une bon maître, alors, de ce fait, tu préfères jouer avec les chiens des autres dans la rue ou dans ton voisinage.
ϟ Principalement à cause du comportement inconscient de tes parents concernant l’alcool, tu as toujours été écœuré par la boisson. Tu ne bois presque pas, pour ne pas dire jamais. En ayant constaté que l’addiction était un véritable problème chez tes deux parents, tu as pris la décision de prendre aucun risque et de boire que très rarement et, si tu bois, de ne t’arrêter qu’à une seule et unique bière. Tu es très peu à l’aise avec l’alcool. Ça vaut aussi pour la drogue, ce que à quoi tu n’as jamais touché même lorsque tu n’étais pas très bien entouré, au lycée et que des mauvaises influences voulaient que tu « testes ». Ce que tu as catégoriquement refusé. C’est un choix que tu ne regrettes nullement.
ϟ En tant que scientifique, tu as eu l'occasion de travailler avec de nombreuses personnes, venant d’un peu partout dans le monde. Souhaitant une parfaite entente et compréhension, tu as pris le temps d’apprendre différentes langues dont le français, le portugais, l’italien et l’allemand. Ce dont tu es particulièrement fier. Tu as une facilité déconcertante à apprendre des langues très rapidement et de les parler de façon compréhensive bien que ton accent britannique se fasse largement entendre.
ϟ Gamin, tu as brièvement touché à une carrière de mannequin, orchestré par ta mère avant d’être capable de prendre tes décisions toi-même et d’arrêter tout ça. Très jeune, tu t’es largement plus montré intéressé par les sciences, la technologie que par poser pour un magazine. Contrairement à ce que certains peuvent penser, tu n’es pas malheureux d’avoir arrêté ce train de vie. A tes yeux, tu n’avais pas du tout les épaules pour pouvoir prétendre à ce type de métier.


♪ i keep dancing on my own.
« Il est parti. Il ne reviendra plus. Arrêter d’espérer, Aidan. Ça en devient énervant ! », les dires méchants, blessants, cruels d’une femme ivre. D’une femme qui essaye de se remettre du départ de son mari, du père de son fils. Son fils qui n’est autre que toi. Toi, avec ton innocence et cette naïveté enfantine, tu ne rends pas la chose facile pour ta mère. A vrai dire, sans le savoir, sans le vouloir, en passant de longues minutes à regarder par la fenêtre en espérant y voir se garer la voiture de ton père, tu ne fais que lui causer plus de peine. Peine qu’elle se tente à cacher du mieux qu’elle peut. Quatorze ans et abandonné par ton père. Il est parti. Comme un malpropre. Pendant la nuit. Il n’a laissé aucun mot, pas même un simple au revoir. Rien du tout. Un matin, tu t’es réveillé, de bonne humeur et ta mère t’a annoncé son départ. Un départ qu’il voulait faire depuis longtemps. Un rêve de gloire inachevé à cause de ta venue au monde, de son rôle de père qu’il voulait assumer. Ce qu’il n’a pas fait… Ou très brièvement. En colère, tu l’as été. Pendant les deux premières semaines. Maintenant, tu es davantage dans un stade de tristesse, d’incompréhension. Tu te sens coupable. Tu penses être coupable de son départ. Non, en fait, tu es persuadé d’en être la cause. Tu te sens mal pour le mauvais choix d’un sale égoïste qui n’a pensé qu’à sa tronche, mettant de côté sa famille, pourtant petite, pour devenir musicien alors qu’il n’a jamais réussi à avoir une carrière digne de ce nom. C’est après les dires de ta mère que tu as pris tous les instruments de la maison, instruments qui, la plupart, étaient les siens, tu les as jeté, tu les as brûlé. Une façon de tourner la page, d’arrêter d’espérer. Ce foutu espoir qui te bouffait de l’intérieur. En jetant violemment, en brûlant tous ces objets, tu faisais un trait sur une vie passée, sur une famille que tu pensais unie, une personne que tu aimais et respectais profondément pour tout ce qu’elle avait pu t’apprendre. Fini la colère. Fini la tristesse. Tu voulais ouvrir un nouveau chapitre. Un nouveau chapitre de ta vie qui s’est concrétisé avec ton départ de Londonderry pour Londres un an après. Un signe pour toi. Tu pouvais officiellement passé à autre chose et aider ta mère à faire de la sorte, aussi.

♪ i’m barely breathing.
« Hey, blondie. » A peine as-tu prononcer ce mot, voilà qu’elle te fuit. Encore. Ainsi agit-elle dès que tu as le malheur de t’approcher d’elle. Elle t’évite comme la peste depuis quelques semaines. Un comportement que tu ne comprends pas, que tu n’arrives pas à expliquer. Fatigué d’un tel comportement, tu décides d’affronter la situation de plein fouet. Les gamineries, bien trop peu pour toi. « S’il te plait, arrête de m’éviter. Si j’ai fait quelque chose de mal, ou quelque chose qui t’a blessé, je m’excuse. Mais il faut aussi que tu arrêtes de me fuir. Ça n’avance à rien. » En disant ça, tu invites au dialogue, toi qui n’y es pourtant si peu fan. Mais avec elle, tu réussissais à t’ouvrir. C’est bien simple, tu lui as avoué tout ce qui pouvait être avouable, tout ce dont tu as honte, la départ de ton père. C’est elle qui t’y a poussé. Elle méritait, à plus d’un titre, ce statut de premier amour. Un premier amour qui s’est transformé en une première relation. Après tout, il n’y avait rien de plus normal. Vous deux, vous êtes les élèves les plus populaires du bahut. Votre relation est adulée par des étudiants que vous-même vous ne connaissez pas. Cette relation parfaite au lycée, celle que tout le monde aimerait avoir. C’est vous deux. « Je suis enceinte. » Du moins, ça l’était. Et c’est sur trois mots que tu as la sensation de sentir le monde s’écrouler autour de toi. Tout est brouillé. Instinctivement, tu regardes son ventre, plat, encore. Et ton regard ne bouge plus. Tu es figé. Les bruits autour de toi deviennent sourd, presque inaudible. Tu entends vaguement la voix de ta petite-amie, tu n’as aucune idée de ce qu’elle peut te raconter. Tu es complètement et littéralement en train de paniquer. Paralysé, des centaines de questions viennent à ton esprit. En une fraction de secondes, tu t’imagines les scénarios les plus catastrophes qu’un individu puisse se faire dans sa tête. Enceinte. Il fallait que tu engrosses la première femme qui voulait bien de toi. Nerveusement, tu passes ta main dans tes cheveux. Tu lèves les yeux de son ventre pour les poser sur son visage avant de la prendre dans tes bras afin de la réconforter. Un peu de réconfort, c’est tout ce que tu pouvais lui offrir. Une solution miracle ? Là, dans l’instant, tu n’en avais aucune. Certainement que tu n’en auras jamais. « Je suis là. » Parce que te montrer présent pour elle, c’était la moindre des choses. Hors-de-questions que tu sois un de ces sales types qui laissent la jeune fille en question tomber, la laissant seule assumer la grossesse.

♪ i’ll stand by you.
« Vous êtes le père ? », tu tournes ta tête dans la direction de cette voix. Une infirmière toute souriante, attendrie par l’idée qu’un papa prenne soin de surveiller son enfant. Avant de répondre, tu réfléchis deux, trois secondes. Est-ce que tu pouvais réellement te considérer comme étant le père de ce petit être en sachant pertinemment qu’il allait être emmener, ailleurs, loin de toi ? Tu ne te sentais pas d’un titre aussi légitime, à tes yeux, être père, c’est bien plus qu’avoir participé à la création de l’enfant. « Oui. Si on veut. La famille de sa mère veut partir en Australie avec lui. » L’employée ne dit rien et sort le bébé de son berceau pour te le tendre. « Prenez-le. Faîtes attention à sa tête. » Un geste qui doit être plus que bateau dans d’autres circonstances. Dans d’autres circonstances, tu aurais pris ce bébé, ton bébé dans les bras mais tu n’as que seize ans, tu vas sur tes dix-sept ans et tu es effrayé de… tout mais surtout de réaliser à quel point tu peux aimer cette petite chose qui n’a que quelques heures et, de ce fait, rendre son départ terriblement douloureux. C’est égoïste mais tu veux t’éviter de souffrir. « Non, non. Je vais le casser. Je veux pas. » Ce que l’infirmière rétorque simplement par : « Si vous voulez le prendre dans vos bras. Allez-y. » Finalement, la tentation est trop grande. En suivant les conseils de la jeune femme, tu prends ton enfant dans les bras. Tu regardes ton enfant qui commence doucement à s’endormir au contact de tes bras ce qui t’arrache un sourire. Un vrai sourire. Un beau sourire, sincère. Un sourire que tu n’avais pas fait depuis bien trop longtemps. En prenant ton petit garçon dans les bras tu oubliais tous tes problèmes. Tu oubliais qu’il allait bientôt s’en aller, qu’il allait t’être arraché. Tu oublies tous les problèmes qui sont survenus avec ta mère, ta mère qui s’est révélée souffrir de schizophrénie ce qui n’était autre que la raison du départ de ton père. Pendant moins de trois minutes, tu es sur un petit nuage. Tu admires ce que beaucoup, pour ne pas dire tout le monde dans ton entourage, pense être une erreur, mais toi, tu considères cet enfant comme ce qu’il est réellement, ton fils. Moins de trois minutes. C’est ce que la famille de celle qui est devenu ton ex-petite-copine t’a laissé. C’est son père qui vient couper ce moment de plaisir, de partage unique. Véritablement unique. « Vous l’avez laissé prendre l’enfant ? Non mais ça ne va pas ! », entendus-tu crier. Cet homme, sous prétexte de sa fortune, de son aisance et de sa réputation en Angleterre se permet de traiter n’importe qui comme un moins que rien. Le personnel médical n’y échappe pas. Mais c’est sans compter sur cette même infirmière qui prend ta défense. La première personne depuis le début de cette histoire. « C’est son fils. Il a le droit de le prendre dans ses bras. » En se rapprochant de moi et de l’enfant, il cri : « Non, justement, ce n’est pas son père. Il ne l’est plus. » Avec délicatesse, le peu qui doit lui rester, il prend le bébé pour le poser dans son berceau originel, me le retirant de mes bras sans le moindre tact. « Je veux le garder. J’ai le droit de le garder. Vous n’avez pas le droit de l’emmener loin de moi. Je suis son père. », dis-tu les larmes aux yeux. Ce que l’homme d’affaire regarde avec un air froid, nonchalant, méchant et sans aucune compassion. « Garder l’enfant ? », un rire sadique vient terminer cette question rhétorique. « Comment tu comptes subvenir aux besoins d’un enfant en bas-âge ? En bossant dans la supérette du coin ? Comment tu comptes t’occuper de son éducation ? En l’emmenant avec toi en cours ? Comment tu veux avoir un enfant à ta charge alors que tu n’es pas foutu de te coiffer ou t’habiller convenablement ? » Ces mots ont eu l’effet très certainement escompté : ils t’ont blessé. Terriblement blessé. Si tu n’avais pas un minimum de sang-froid et de self-control, tu te serais certainement mis à chialer comme un môme. Ce n’est pas pour autant que tu te laisses démonter. « Si vous ne voulez pas faire ça à l'amiable, je ferais appel à un… », tu n’as même pas le temps de finir ta phrase qu’il te coupe. « Avocat ? Tu penses vraiment qu’un avocat pourra te soutenir dans cette affaire ? Tu n’es qu’un gamin, tu as seize ans. Ton père est un musicien raté vivant dans la rue et qui a, pour seuls revenus, les pourboires des clients complètement bourrés qui l’écoutent à la fermeture des bars. Ta mère est une schizophrène shootée aux médicaments et la seule raison pour laquelle les services sociaux ne sont pas occupés de ton cas c’est grâce à ma femme qui t’a gracieusement apporté son aide. Jamais, je dis bien, jamais, tu n’auras la garde, pas même partagée ou même occasionnelle, de ce môme. Jamais. Tu devrais réviser pour ton contrôle de maths au lieu de faire ton numéro de père affectueux. Surtout quand on sait à quel point ton père est un exemple dans son genre. » La messe est dite. Même s’il est un enfoiré fini, on peut reconnaître que tout ce qu’il avait pu dire n’était autre que la triste réalité. Certainement avait-il d’ores et déjà préparé le dossier, afin d’être sûr que tu ne tentes rien. C’est sur ces mots que tu quittes la maternité complètement brisé.

♪ funny how the heart can be deceiving.
« Tu te fous de moi ?! Tu m’as menti ? Pendant tout ce temps, ta famille et toi vous aviez prévu de faire adopter ?! C’est une blague… » Tu tombais de haut. De très haut. De trop haut. Elle t’avait menti. Elle t’avait caché la vérité. Tu avais fait le chemin, à tes frais, pour voir ton fils. Parce que tu pensais voir ton fils. Au final, tu te tombes sur le visage rempli de culpabilités de ton ex-petite-copine. « Et toi, tu nous avais promis de jamais nous rendre visite. » C’est vrai. Au fond, vous étiez deux à briser vos promesses. Tu as bien essayé de t’y tenir. Pendant cinq ans. Cinq longues années. Depuis l’arrivée au monde de ton fils, tu étais devenu diplômé du lycée, majeur de ta promo et tu t'apprêtais à commencer ton master, tu avais un petit boulot sympa dans la boutique d’informatique de Notting Hill et tu sortais avec une fille trop bien pour toi qui a été d’une grande aide lorsqu’il a été question d’envoyer ta mère dans un hôpital psychiatrique. Mais cet enfant, ton enfant, tu ne peux t’empêcher d’y penser, tout le temps, constamment, sans arrêt. Ce qui t’empêchait de complètement sombrer c’était de savoir où il était, de savoir qu’il était avec sa mère. Du moins, c’est ce que tu pensais. Là, tu tombes de haut. Seulement, est-ce que tu as seulement le droit de lui en vouloir ? Est-ce que tu peux réellement juger sa décision ? Pas réellement. Tu te sens con, à l’instant. Tu es là, avec un sac immense de jouets, de babioles, des trucs de gosses dans une main et dans l’autre main, tu as un petit coffre avec une multitude de lettres que tu as écrit pendant ces cinq dernières années, des lettres étant destinées à Derek… Toutefois, s’appelle-t-il Derek ? Tu n’en as aucune foutue d’idée. « Est-ce que tu sais qui a adopté Derek ? » Elle te répond que non, en ajoutant qu’il ne s’appelle pas Derek, qu’elle a préféré laissé libre imagination aux parents. Ce à quoi tu ne réponds pas. Tu ne prends même pas la peine de relever ces dires. Sans dire un mot, tu quittes la demeure de celle qui a été ton premier amour. Après son accouchement, elle avait quitté Londres et l’Angleterre pour recommencer une nouvelle vie, loin du Royaume-Uni. Tu as peut-être été trop naïf de croire ce qu’elle te disait. Avec le recul, maintenant, en sachant la vérité, en voyant avec quelle difficulté elle vivait et assumait sa grossesse, c’était du registre de la bêtise pure et dure de croire qu’elle pourrait garder l’enfant. Et toi, tu as été con de venir en Australie, avec ton grand sourire, ton espoir à la con et tes illusions. C’est anéanti que tu rentres à Londres sauf que cette fois-ci, tu ressens une inquiétude. L’inquiétude de ne jamais revoir ton fils. De ne pouvoir te reposer que sur les quelques petites minutes que vous avez passé ensemble. Un souvenir qui va devenir de plus en plus vaste avec les années. Cependant, c’est tout ce que tu as à ta disposition.

♪ you shouldn't come back to me.
« Fiston, j’ai besoin d’argent. Vraiment, vraiment, vraiment besoin. Tu veux bien aider ton vieux père ? » Vingt ans que tu n’avais pas vu ton père. Vingt ans qu’il jouait aux abonnés absents. Vingt ans qu’il t’a laissé tomber toi et ta mère, comme ça, du jour au lendemain pour vivre sa vie de musicien incompris. Pendant longtemps, tu as imaginé son retour, ce qu’il te dirait quand il te retrouverait, quand il déciderait de revenir vers sa famille, comprenant que sa carrière n’est pas aussi importante. Tu t’attendais à beaucoup trop venant de lui. Encore une fois, il te décevait. Encore une fois, il se montrait fidèle à lui-même, à l’homme égoïste, sans la once d’amour pour toi, son fils. Encore une fois, il te fait honte. Encore une fois, il te fait souffrir, sans même qu’il ne s’en rende compte. Après tout, tu ne pouvais quand même t’y attendre. Revenir vers son fils, vingt ans après, sans jamais avoir cherché à avoir de ses nouvelles, sans jamais savoir comme il se portait. Bordel, quand on sait que toi, tu n’as cessé de chercher pour savoir où était ton fils, que tu fais appel à tous les contacts que tu peux avoir, et ton géniteur, lui, se montrait sans honte, sans scrupule, sans amour propre devant toi, complètement sous les effets de la drogue, complètement défoncé. Tu n’as même pas envie de lui faire la conversation, tu veux juste le voir partir. Tu ne veux rien avoir à faire avec lui. « Tu as besoin de combien, James ? » Bonne pâte que tu es, même si tu te rends compte le détester, tu ne peux t’empêcher de vouloir l’aider. Il te dit le montant dont il a besoin, grâce au ciel, grâce à ton boulot, tu peux te permettre de lui donner une telle somme, tu peux l’aider financièrement. « C’est la dernière chose que je ferais pour toi. Je ne veux plus jamais te revoir. Plus jamais. » Pas de au revoir, pas de je t’en prie. Rien du tout, ce sont tes derniers mots à ton père. Ton père que tu espères ne plus jamais revoir. Il s’en va, le chèque que tu lui as fait à la main et un regard désolé, un air triste. Tu ne lui as même pas dit concernant l’hospitalisation de ta mère, rien du tout. Il ne mérite pas de savoir, à tes yeux.

♪ this is a prayer for the broken.
« Qu’est-ce que tu vas faire ? » C’est une excellente question. Une question pour laquelle tu n’as encore aucune réponse. A se demander si un jour, tu en auras une. Effectivement, tu viens d’apprendre à l’instant l’identité de ton fils, où il se trouve. Des années sans avoir jamais perdu espoir alors que ce ne sont pas les événements de ta vie qui t’aient spécialement encouragé à y croire, et voilà que ces documents sont sur ton bureau, des documents donnés par un de tes amis médecins, qui risque presque sa carrière en te donnant ce que tu cherchais à avoir depuis dix-neuf ans. Derek est là, à Londres. Enfin, Derek, plutôt Nevaeh. Tu lis l’entièreté des papiers sous tes yeux. Tu n’as que l’aspect médical de ton fils mais tu n’en restes pas de moins un homme comblé même par le peu d’informations que tu as, en soit. C’est un bonheur pour toi de constater qu’il est un jeune homme en pleine santé. Tu es rassuré. Toi qui as toujours eu cette horrible boule au ventre, inquiet pour lui. « J’en sais rien… Je me vois mal débarquer dans sa vie et tout bousiller. Je ne sais même pas s’il sait qu’il a été adopté. Je me vois mal arriver, dire que je suis son père et détruire sa confiance en lui et la confiance qu’il a en ses parents. » Tu as tellement été pris dans tes recherches qu’il est vrai que tu as oublié l’étape pourtant essentiel de la rencontre. Tu ne t’es jamais imaginé dans la situation, à préparer ce que tu dirais. « Ses parents c’est des Wallace, ils sont le cliché même des anglais riches et imbus d’eux-même. T’as rien à leur envier… Surtout depuis que tu es friqué, toi aussi. » Ce manque total de tact, cette franchise absolument tranchante me fait lâcher un léger rire. « Il mérite de savoir la vérité, ton gamin parce que ça m’étonnerait que les Wallace aient entachés leur parfaite réputation pour ce qui n’est autre que la stricte vérité. Après, ce n’est que mon avis mais je pense quand même avoir raison. » Tu ne pouvais t’empêcher de penser que ce que te disait ton ami n’était autre qu’un simple fait. Ton opinion sur ce qu’il disait n’était même pas influencé par tes sentiments profonds, non, c’était tout simplement la bonne chose à faire. La moindre des choses que tu pouvais faire pour ton fils que tu n’as pas su garder près de toi. « Et s’il me croit pas, s’il pense que je suis un mec détraqué qui essaye de lui soutirer de l’argent parce que c’est un Wallace ? » Bon Dieu, tu es si peu confiant. C’est presque à en faire peur… et à en être chiant mais tu ne voulais pas agir n’importe comment. C’est un sujet sensible, délicat, à prendre avec des pincettes et tu es tout bonnement paumé comme tu ne l’as jamais été. « Qui autre qu’un père pourrait écrire des lettres à son fils pratiquement tous les jours dans l’espoir d’un jour lui envoyer ? Qui aurait cherché pendant dix-neuf ans à avoir des nouvelles de son enfant si ce n’est pas un père ? Puis pourquoi tu voudrais du fric ? T’es un putain d’ingénieur scientifique. Et il y a que toi pour balancer des théories aussi stupides. Relax, c’est quand même pas Aidan Junior qui va te faire paniquer ! » Il ne manque plus qu'à appliquer tout ça, maintenant. Ce qui est certainement le plus compliqué.