La pluie n’avait cessé de tomber aujourd’hui, se faisant plus forte au moment où Rhéa passait les portes automatiques de l’hôpital. Elle soupira quand elle se rendit compte qu’elle n’avait pas de parapluie et qu’elle serait probablement trempée, en marchant direction chez elle. Les néons du pub à côté de chez elle, attirèrent son regard. Elle pouvait bien s’autoriser un verre de temps en temps, sans forcément trop abusé. Poussant la porte du pub, elle entend le carillon qui se met en route. Levant ses yeux fatigués, cette journée avait été éreintante. La pluie, le cas difficile qu'elle avait eut ce matin, sa mère,.  A croire que le monde lui tombait dessus. Sa mère ne la lâchait plus depuis qu’elle était rentrée. Elle n’aurait jamais imaginé, Rhéa, que sa mère serait aussi chiante. Elle avait toujours eu ce côté un peu envahissant mais actuellement, la cinquante Elle passait son temps à lui demander si elle avait revu son ex, si elle avait récupéré les affaires restantes chez lui. Heureusement qu’une fois au boulot, elle se sortait ces différentes conversations, ou plutôt ces reproches, de la tête. Elle aurait aimé lui raccrocher au nez, à chaque fois qu’elle commençait à parler de ça Madame Wallace. Mais c’était sa mère, et elle devait se retenir de faire ce genre de chose, parce que d’un elle était bien trop gentille pour ça, et de deux, elle frôlerait l’incident diplomatique ou bien la seconde guerre mondiale, au choix. Elle avait besoin d’un verre, peut être même deux. Elle s’installe au bar, se hissant sur un des tabourets en bois. Accrochant son sac à l’accroche prévu pour, elle dépose son téléphone ainsi que son bipeur sur le comptoir. Le barman s’approcha alors de la petite brune, lui demandant ce qu’elle désirait boire. Ce soir il lui fallait un truc fort. Un whisky devrait faire l’affaire, ou mieux un Gin. Elle se commanda son verre. Un Gin avec un Tonic, une tranche de citron en décoration. Déposant rapidement la monnaie sur le bois du comptoir. L’homme face à elle prépara rapidement son breuvage avant de le déposer juste devant son nez. Elle le remercia rapidement, avant de prendre une grande inspiration. L’anglaise pouvait enfin décompresser. Ses doigts virent se saisir de la paille, puis elle se mit à jouer avec. L’esprit ailleurs, elle ne faisait pas franchement attention au monde autour d’elle. La brune se pencha alors en avant, calant la paille entre ses lèvres elle en but une gorgée. Elle observa autour d’elle, avant de s’arrêter sur une silhouette qu’elle connaissait bien, personne avec qui elle avait de bons souvenirs d’ailleurs. Elle n’était pas vraiment sure, les années avaient défilés depuis. Ni une ni deux, prise dans un élan d’on ne savait pas trop quoi. Elle se leva de sa chaise, laissant ses affaires, mais prenant tout de même son verre, un peu de courage en liquide. La doctoresse passa une main dans ses cheveux encore mouillés, bon niveau présentation elle avait déjà fait mieux. Elle s’avança vers le jeune homme, elle se mordit la lèvre pendant une petite seconde si ce n’était pas lui bonjour la honte.

« Bonsoir, ceci n’est pas une technique de drague » commença-t-elle, presque sure que le gin faisait déjà son petit effet. Rhéa et les introductions…

« Je crois qu’on se connait.. Damian, non ? » lui fit elle se risquant à sourire, pitié faites que ce soit la bonne personne.

Cette phrase balancée à la volée, rhéa n’avait jamais vraiment eut de pincette ou plutôt elle ne savait pas comment interpréter les différentes interactions. Une question banale pour elle, une introduction comme elle savait si bien les faire. Elle préfèrait préciser que tout c’était loin d’être une technique de drague, mais elle avait ce sentiment de familiarité, face au trentenaire face à elle. Ce brun aux yeux clairs lui rappelait des souvenirs. De vieux souvenirs qui la faisaient souvent sourire, parfois un peu rire. Cette période où elle avait tenté de s’affirmer, mais elle était revenue aussi rapidement dans le droit chemin. A l’image d’un boomerang qu’on lance dans les airs, et qui nous revient à un moment ou a un autre dans les mains. « Je ne sais pas comment je dois le prendre ça ». la jeune femme fronça légèrement le nez, se rendant compte que sa phrase était peut-être un peu trop. Elle haussa les épaules, une moue désolée sur le visage. « Je.. j’ai pas d’excuse c’était nulle » Elle sourit doucement, alors qu’elle finit par le questionner sur son prénom. Elle avait besoin d’être sûre que ce soit lui. Le visage de l’homme finit par s’illuminer alors qu’il semblait lui aussi faire le lien entre eux. « Wow, Rhéa, c’est ça ? » elle sourit de manière plus franche, plutôt heureuse de ne pas s’être tromper sur la personne, elle se serait probablement couverte de honte, et aurait fini aussi rouge qu’une pivoine. « Exact, Rhéa Wallace » fit elle dans un hochement de tête. Damian l’invite alors à s’asseoir à sa table, main tendue en direction de la place de libre. Le brune finit par prendre place sur la banquette molletonnée de couleur vert clair. Les couleurs et agencement de cet établissement laissait vraiment à désirer, mais le gin était bon et c’est tout ce que l’urgentiste souhaitait. Un petit havre de paix, lieu qui lui permettait de profiter de la fin de journée. « Ça fait combien de temps, déjà ? » . cette question la fit hésiter, ces année-là lui semblait tellement proches mais tellement loin à la fois. Elle vieillissait maintenant, et s’en rendait compte petit à petit. « au moins un siècle je dirais.. » lui fit elle, plaisantant légèrement au vue de la situation, elle était sincèrement heureuse de se retrouver dans ce bar en même temps que lui. La coïncidence était jolie. La dernière fois qu’ils s’étaient croisés devait remonter à au moins treize ans. Elle devait probablement porter une de ces horribles tenues que sa mère voulait absolument qu’elle ne porte.

« Tu deviens quoi depuis tout ce temps ? Toujours le même génie qu’à l’époque ? » qu’il lui demande alors, cette dernière sourit de plus belle. Ce qui avait toujours été drôle dans leur relation c’est qu’ils étaient à l’exact opposé l’un de l’autre. Rhéa avait toujours été beaucoup trop sérieuse et Damian amusait la galerie. Pourtant Rhéa avait tout de suite apprécié le personnage qu’était Damian. « J’suis devenue médecin, Docteur Rhéa, s’il vous plait.. » fit elle, amusée par ce qu’elle venait de dire. Ça lui faisait un bien fou de retrouver des têtes qu’elle avait connue par le passé. Son retour se faisait finalement plus en douceur que ce à quoi elle s’attendait. Hormis sa famille, mais ça c’était une autre histoire. « Je suis contente de te revoir ici ! » lui fit elle alors qu’elle déposait ses coudes sur le bois, croisant ses doigts. Nerveuse de nature, elle savait rès bien qu’elle ne tiendrait pas cinq minutes dans cette position « et toi qu’est ce que tu deviens ? » lui demanda-t-elle en souriant. Elle était curieuse de découvrir le parcours de son ami/camarade lycée.